Bertrand Planes est né à Perpignan en 1975. Il vit et travaille actuellement à Paris. Initié au codage et aux arts visuels, il est diplômé des Arts Décoratifs de Paris (ENSAD) et de l’Ecole Supérieure des Arts de Grenoble. Il est notamment connu pour ses réflexions sur la finalité de l’art. Il crée des vidéos, met en place des processus techniques complexes en collaboration avec les chercheurs du CNRS et crée des nouveaux outils à partir de mécanismes préexistant. C’est en 2005, lors de la biennale d’art contemporain en Bolivie qu’il achève son premier dispositif stéréoscopique : une restitution illusionniste du bord de mer perdu lors de la guerre du Pacifique. Une des pratiques artistiques de Bertrand Planes consiste à altérer les impératifs fonctionnels et commerciaux d’une série d’objets standards. Tout en conservant leurs qualités esthétiques, il les garde éloignées de ces fonctions premières afin d’en apporter, d’en créer de nouvelles, pouvant être parfois en complète contradiction avec leur fonction d’origine. Bertrand Planes s’est installé au revers du réel, tout contre lui, pour mieux le tirailler. Sculpture constructiviste blanche métamorphosée par le truchement d’une projection vidéo en ode consumériste : Planes navigue en surface pour mieux percer son illusionnisme. Aux meubles qu’il récupère, il donne une nouvelle existence. Peints en blanc comme une empreinte fantomatique, les mises en scènes revêtent leur passé fonctionnel le temps de l’image de leur matière projetée. Récemment, c’est avec un révélateur photosensible qu’il a soumis le réel à dire et représenter différemment. Ses tableautins se sont alors parés d’une aura spectrale entre macabre et émerveillement. Plus jeune, Planes s’est fait connaître il y a quelques années avec des performances médiatiques de ses vibromasseurs sonores connectés aux baladeurs audio de ses cobayes jouisseuses. Planes prend au mot le message de personnalisation que promet l’industrie de la diffusion musicale : Express yourself ! Depuis, il oscille entre un remontage des divertissements et une vision mélancolique du jeu des apparences. Une boule à facettes écrasées au sol comme un avertissement domine de sa piteuse silhouette affalée un scintillement féérique. La fête est finie mais résonne infiniment. Planes cultive ce paradoxe. Lorsqu’il illumine une montagne, c’est à coups de masse. Féérique défoulement. Il est co-auteur d’articles scientifiques. Ses dernières expositions se sont tenues à Berlin, Saint-Pétersbourg, Copenhague, Paris, Singapour, Brésil, Moscou.