Claudia Hart a émergé au sein d’une génération d’artistes intermedia dans les années 1990 à l’intérieur de la mouvance de l’art dit « identitaire ». L’identité est encore aujourd’hui un sujet d’enquête important dans son travail, mis à jour depuis à travers le canevas de la technologie. L’art de Claudia porte sur les problèmes du corps, de la perception et de la nature modifiés par et dans la technologie. Tout y est fluide, y compris le genre, ce qui lui permet de définir son travail comme cybernétique. Claudia crée des situations liminaires, fascinée par l’interface entre le réel et l’irréel qu’elle considère comme un espace de contemplation et de transformation. Claudia Hart a été l’une des premières à adopter l’imagerie virtuelle et à utiliser des animations 3D pour réaliser des installations et des projections, ainsi que d’autres formes artistiques issues de la réalité virtuelle, de la réalité augmentée et d’objets utilisant des machines de production assistées par ordinateur et par des modèles informatiques. Elle est de ce fait considérée comme pionnière, ayant pris une position féministe dans le monde de l’art au moment où très peu de femmes étaient présentes. Totalement dévouée à cette cause, elle s’inspire des artistes médiatiques françaises des années 60. Les créations de Claudia sont très variées : des œuvres nouveaux médias (sculptures digitales, dessins, peintures, papiers peints, objets d’artisanat), des projections sur des murs peints mais aussi sur des corps humains qu’elle utilise comme des écrans sculpturaux. Ses œuvres inspirent également des performances et sont aussi montrées dans le contexte du théâtre expérimental. Son travail est symbolique et poétique, jamais narratif, hypnotique et formaliste. Des corps ou des formes naturelles comme des fleurs y apparaissent toujours. Sa nouvelle pièce, Alice Unchained, sera présentée en première mondiale au Centre Pompidou pour la saison 2018/19. Cette pièce est la fin d’une trilogie vaguement inspirée par Alice au pays des merveilles, présentant 11 versions d’Alice clonée et modifiée. La pratique de Claudia Hart est souvent définie comme «post-photographique», car ses œuvres sont générées à partir de modèles informatiques au lieu d’être capturées avec une caméra. Elle a d’ailleurs développé un programme pédagogique basé sur ce concept à l’École de l’Institut d’Art de Chicago, où elle enseigne. Experimental 3D est le premier programme d’études artistiques dédié exclusivement à l’enseignement des technologies de simulation dans un contexte artistique. Ses élèves participent ainsi activement à cette nouvelle réalité artistique, exposant souvent leurs travaux à coté de ceux de Claudia Hart. Claudia Hart collabore à New York avec la galerie Transfer et la galerie bitforms et est mariée à l’artiste autrichien Kurt Hentschlager. Elle vit à New York et à Chicago et elle est professeur titulaire à la School of the Art Institute de Chicago.

Cette artiste a été sélectionnée par le commissaire Doo Eun Choi dans le cadre de sa collection pour ArtJaws «#BODY #morph».