Né à Paris, il grandit au Vénézuela et en Colombie. Héritier d’un esprit de création et de recherche, il entame sa carrière à l’âge de 14 ans, avec une première exposition « Dioses » à la Yellow‐Galerie au Vénézuela (2000). Il évolue dans le milieu artistique vénézuélien en participant à différentes expositions personnelles et collectives, jusqu’à son retour à Paris, en 2005. Moment où il fait la connaissance d’artistes de l’art cinétique – Julio le Parc, mais surtout Nicolas Schöffer à travers Éléonore Schöffer. En 2006, il intègre la Fondation de Nicolas Schöffer. Admirateur de Malevitch, père de l’abstraction absolue, il est profondément ému par la pureté du « Carré noir sur fond blanc » de l’artiste russe. Dès lors, il s’interroge sur l’impact que ce tableau peut avoir sur celui qui le regarde. Si, comme lui, le spectateur aimerait pouvoir déplacer la forme géométrique, la modifier selon sa propre volonté, d’un simple geste de la main, afin qu’elle engendre un mouvement, celui de la vie. De là naissent ses interrogations sur l’interactivité dans l’art. Sur le rôle du public. Il commence ses recherches sur les mécanismes de perception et d’interaction entre le spectateur et l’oeuvre. Autodidacte, il met ses compétences en programmation et en électronique au service de sa recherche artistique. La dimension du mouvement l’inspire et le nourrit. Tout comme les artistes cinétiques Soto, Cruz Diez ou Yaacov Agam. Santiago veut alors offrir un voyage multidimensionnel au spectateur qui deviendrait un acteur créatif et non plus un spectateur passif. En 2008, il présente sa toute première pièce interactive : « Carré noir sur fond blanc craqué », à Paris. Un carré noir s’offre à la main du visiteur pour enfin, danser sur un mur, qui devient interactif. Dès lors, son rêve se réalise. Le public « cré‐actif » participe à cet hommage à Malevitch, presque 100 ans plus tard, utilisant les technologies du 21ème siècle. Nicolas Schöffer disait : « Aujourd’hui, l’artiste ne crée plus une oeuvre, il crée la création ». A partir de cette idée qui confirme son idéal, Santiago Torres base ses recherches sur une analyse profonde de la lumière et de la couleur, s’inspirant de la perfection des formes de la nature et de l’infinité des variations perspectives que procure la configuration géométrique de ces formes (Les cinq corps de Platon). De la divine géométrie en somme. Il côtoie la mystique égyptienne, la numérologie. Approfondit ses recherches sur le GRAV‐ le groupe de recherche s’art visuel et sur le GroupeT‐ un collectif d’artistes cinétiques italiens. Admire Vasarely. Très rapidement, il commence à utiliser des écrans, s’inscrivant dans la démarche de Paik Nam June (1960) qui travaillait sur la source même des programmes. Santiago lui, transforme ses écrans, les rend tactiles. L’objet devient un vecteur de lumière et de couleurs, que l’on peut changer à sa guise. Il s’inspire de l’univers des jeux vidéo et élargit ses recherches. Son espace de travail est multidimensionnel, en perpétuelle évolution. En 2009, après un long travail sur la lumière dans l’art et l’interactivité, il crée son premier tableau interactif : « Compositions couleurs » ‐ une combinatoire de figures géométriques. Tableau qui, l’année suivante, fera le bonheur de Mme Denise René. Après leur rencontre, avec la prestigieuse galerie à Paris, où elle l’expose. Ensemble, ils iront à la FIAC de Paris et à Art Basel, en Suisse. Un peu plus tard, pousse à franchir une nouvelle étape dans son travail : ses recherches s’élargissent à des oeuvres tridimensionnelles, s’inscrivant toujours dans son parcours interactif. Pour Santiago Torres, le mot « art » est la pure traduction de l’idée de liberté, de créativité, de réflexions et de ruptures de barrières de l’image fixe. Il veut ouvrir un champ nouveau, ludique et toujours interactif. Éléonore Schöffer écrit que l’oeuvre de Santiago Torres « n’est pas figée mais offerte au dialogue esthétique et sensible de celui qui, en osant, rejoint l’esprit du Créateur ». Ainsi, l’artiste crée la création. Ses cinq « Construccion color » et les 12 « Rotacion » témoignent de cette esthétique libérée. Stimulant, le travail de Santiago Torres s’inscrit dans une perpétuelle évolution cybernétique, maintenant multidimensionnelle. Il développe actuellement des tableaux non seulement tactiles et en trois dimensions, mais il a réussi à intégrer à ses oeuvres la 4ème dimension, celle du mouvement. Par le biais de capteurs « kinect », le visiteur fait interagir son corps avec l’oeuvre, modifiant les formes virtuelles à distance, les assemblant, les transformant au fil de ses mouvements corporels, afin de créer sa propre création. En 2014, l’artiste participe à un projet créatif de l’association Arts dans la Cité, qui devient sa résidence artistique. Ses recherches sur la lumière l’ont emmené dans les hôpitaux pour enfants. L’utilisation de couleurs chaudes et vives ainsi que de la lumière est le résultat de ses recherches sur l’interactivité. Il expose également à la « Création Innovation » au musée des Arts et Métiers. Intervient en architecture avec le mouvement Kinect et participe à l’exposition numerique-cinetique Il est représenté par la Galerie Denise René à Paris.