Né en France en 1981, Jean-Benoît Lallemant est un artiste qui interroge la représentation à l’heure d’Internet, du temps réel et des nouvelles technologies de communication. Plus particulièrement son attention se porte sur la position de la peinture dans ce contexte et plus précisément de la peinture d’histoire. Ainsi Jean-Benoît Lallemant propose un sujet qui se trouve être l’histoire, un médium, la peinture traditionnelle, c’est à dire toile/châssis/couleur, et une stratégie : rendre compte d’un certain état du monde en croisant les possibilités de la peinture et celles du Web. Jean-benoit Lallemant fait revenir la peinture comme médium premier, tandis qu’on annonçait déjà sa mise à mort par Internet. L’artiste s’est également intéressé à la question des constituants matériologiques de la peinture et du tableau, plus largement aux écrans (comme obstacle du regard) et à la visibilité, en des temps ou tout se montre mais où rien ne se voit. La confrontation des modes d’expression a occupé l’essentiel de ses recherches. Selon Jean-Marc Huitorel, l’un des traits caractéristiques de son œuvre, est la stratégie de ralentissement. En effet une tension se créer entre des problématiques liées à l’accélération du temps jusqu’à son absorption et son annulation dans le temps dit réel, produit par les nouvelles technologies d’une part, et cette manière artisanale, le fait main, qui caractérise sa méthode d’autre part. C’est en cela que réside sa singularité et plus encore son efficacité. En agissant en tant que ralentisseur, l’artiste peut encore donner à voir. Jean-Marc Huitorel conclu : C’est en matérialisant la cécité par de rigoureux objets de représentation que se pose la première étape de la reconquête du visible.

 

Biographie extraite de : Que peut (encore) la peinture ? (introduction à l’œuvre de Jean-Benoit Lallemant) par Jean-Marc Huitorel, critique d’art, commissaire d’exposition et enseignant, collaborateur de la revue Artpress. Octobre 2014